De Terre-Neuve au Yukon, le secteur forestier canadien emploie plus de 210 000 forestiers, scientifiques, ingénieurs, informaticiens et personnes de métier. Environ 2 % de la population vit dans les 300 localités où sont la majorité des emplois dans ce secteur.
Dans l’ensemble, l’industrie forestière et les produits forestiers rapportent annuellement 28 milliards de dollars à l’économie du pays. Bons pour les affaires, les produits forestiers peuvent aussi être bénéfiques pour l’environnement.
Constructions en bois
Des temples de l’Antiquité aux maisons modernes, les humains se servent de bois dans leurs constructions depuis des milliers d’années. Cette façon de faire est bonne pour l’environnement, car :
- un arbre capture du carbone pendant toute sa vie;
- le bois stocke le carbone pendant toute la durée de vie du bâtiment;
- il faut de 6 à 12 fois moins de combustible fossile pour fabriquer une poutre en bois qu’une poutre en acier.
Malgré cela, on tend encore à s’en remettre à l’acier et au béton – matériaux solides, mais grands émetteurs – pour construire les gratte-ciel et autres grands bâtiments. Mais grâce à de nouveaux produits forestiers novateurs, un virage s’amorce. En 2017, l’Université de la Colombie-Britannique a terminé la construction de la Brock Commons Tallwood House. Haute de 18 étages, cette résidence d’une capacité de 400 étudiants est l’un des plus grands bâtiments en bois au monde.
La structure de bois lamellé-croisé et de bois lamellé-collé stocke 1 753 tonnes de CO2 et évite les 679 tonnes d’émissions qui auraient été libérées par la fabrication des matériaux de construction traditionnels, soit l’équivalent des émissions annuelles de 511 voitures.
De la sève au sirop
Environ 76 % du sirop d’érable du monde provient d’arbres canadiens! Les peuples des Premières Nations ont montré aux colons comment produire ce sucre, qui est resté le plus utilisé en Amérique du Nord jusqu’à l’introduction du sucre de canne en 1875.
Il faut 40 litres de sève d’érable pour fabriquer 1 litre de sirop. Pour garder leurs arbres en santé, les producteurs canadiens ne récoltent pas plus de 1,5 litre de sève de chaque tronc dans l’érablière.
Avancées dans les bioproduits
À l’échelle mondiale, on produit chaque année plus de 280 millions de tonnes de plastique, presque exclusivement à partir de combustibles fossiles. Mais 90 % du plastique pourrait plutôt être fait de polymères renouvelables de source végétale… notamment des arbres. Les emballages sont un bon exemple, mais pas le seul : Henry Ford a construit une voiture en plastique de soya en 1941!
Les bioplastiques et les biocomposites peuvent stocker le carbone et réduire les émissions, surtout s’ils sont faits de résidus de biomasse provenant de la production de pâtes et papiers. Ils peuvent aussi être bons pour la santé humaine et l’environnement.
Le corps humain risque moins de rejeter les dispositifs médicaux à base de bioproduits que ceux à base de produits pétrochimiques (combustibles fossiles). Les bioproduits pourraient même aider à lutter contre la COVID-19 : des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont conçu un masque médical N95 biodégradable entièrement fait de fibres de bois.